En ce début de 21ème siècle où nous devons faire face à de nouveaux défis, que ce soit à l’échelle de notre planète, de nos sociétés, de nos gouvernements, de nos entreprises, de nos équipes, de notre famille, etc., il nous faut apprendre ou réapprendre à coopérer et renouveler notre manière de travailler en commun.
La coopération se manifeste sous de multiples formes dans des contextes variés. Selon Hubert Reeves, sans la coopération, nous ne serions pas là, les atomes n’auraient pas formé des molécules, les poussières d’étoiles ne se seraient pas assemblées, la vie ne serait pas apparue et a fortiori, les êtres humains, les cultures, les civilisations ne se seraient pas développés.
Cet ouvrage a pour but de donner des repères et des outils permettant à des groupes ou des équipes d’acquérir et renforcer leur capacité à coopérer. Notre propos est centré avant tout sur les contextes de travail et sur des entités de petite taille (maximum 15 personnes). Les éléments présentés ici peuvent s’appliquer également à d’autres échelles et dans d’autres milieux. Cependant, ils devraient être complétés par d’autres apports qui n’entrent pas dans le cadre de cet ouvrage.
Pour Axelrod, la coopération n’est pas une fin en soi, mais la réponse la mieux adaptée à l’incertitude et à la complexité. Selon la théorie des jeux, à long terme, la coopération est gagnante pour tous, mais suppose de renoncer à une part d’intérêts individuels immédiats pour le bénéfice du collectif.
La coopération, aussi essentielle qu’elle soit, n’est pas facile. Elle ne va pas de soi. L’individualisme, les relations de pouvoir, la compétition, les pressions et contraintes de toutes sortes dominent souvent. Tout s’accélère. Les groupes n’ont pas le temps de se constituer qu’ils doivent déjà se restructurer. Une même personne fait partie de plusieurs équipes et ne parvient plus à s’investir dans chacune d’elles. Les moyens de faciliter les processus de coopération ne sont pas élaborés ou intégrés et chacun apporte ses idées et son expertise sans que la production collective n’arrive véritablement à « lever ». Les sentiments de perte d’énergie, les frustrations, les tensions prennent la place du plaisir à coopérer. Et c’est d’autant plus le cas que l’on travaille dans des organisations complexes, caractérisées par de multiples incertitudes et interrelations.
Qu’est-ce qui fait que l’on coopère ? Comment créer les conditions favorables à la coopération ? Quels processus mettre en place ? Qu’est-ce qui peut aider un animateur et des participants dans un groupe à travailler efficacement ensemble ? À quoi faut-il être attentif à différents moments ? Quels freins, quel obstacles peuvent être rencontrés et comment les dépasser cas échéant ? Comment apprendre à coopérer, comment développer une compétence collective dans le travail en commun ? Telles sont les principales questions auxquelles cet ouvrage a pour but de répondre.